VINAIGRE BLANC affiné en amphore
Nous connaissons bien Andréa Bezzecchi pour ses moûts cuits de raisin et ses vinaigres balsamiques traditionnels. Quand nous sommes allés le visiter en Émilie Romagne, il nous a présenté aussi ses vinaigres. Celui-ci est issu d’un projet qui a commencé il y a de nombreuses années. Andréa connaissait bien Carlo Catani, directeur de l’Université des Sciences Gastronomiques Slow Food. Ce dernier avait créé un groupe de vignerons de Romagne autour de l’expérimentation des amphores et avait fait venir une amphore de plus de Géorgie pour Andréa Bezzecchi. Résultat : ce vinaigre est issu d’un procédé d’acétification spontanée en fût de 9 mois à 1 an en fût puis il est vieilli en amphore. Le résultat est un vinaigre assez ‘droit’ et minéral. C’est justement ce vinaigre que la Bottega Pavesi a choisi de mettre dans sa giardiniera.
Bouteille de 500ml
42 € / L
21,00 €
Avec ça ?

SEMI DI ORZO
Ces petites pâtes en forme de langues d’oiseau, de grains de riz ou de grains d’orge sont un enchantement pour un risotto de pasta express et réconfortant. Ces pâtes-là me font l’effet des Coquillettes Jambon ! Avec des petits pois et une très belle huile d’olive. Cuites à l’envers comme un risotto, on le mouille au bouillon de légumes. Jusqu’à cuisson parfaite. On jette les petits pois crus ou à peine cuits, comme vous les aimez. Une volée de parmesan et un bon poivre Kampot, de la menthe fraîche ciselée si vous aimez. Pour rappel, la pasta Cavalieri est une pasta artisanale régionale issue du blé dur sélectionné dans les Pouilles et en Basilicata, bénéficiant des avancées technologiques les plus poussées pour pétrir, étirer et sécher la pâte à basse température.

PANKO DE RIZ
Cette chapelure japonaise en flocons est hyper légère et sans gluten donc. Son truc en plus : elle retient bien moins l’huile que toutes les autres et elle reste croustillante ! Ah si ma grand-mère avait connu cette chapelure pour son poulet frit ! Pour une Tunisienne, faire du poulet frit n’était pas vraiment culturel... mais elle avait une pension de famille et recevait des étudiantes américaines, elle leur a chopé le vice du fried chicken qu’elle a fait sien ! Achetez donc un bon poulet désossé chez votre volailler. Veillez à ce que les morceaux soient bien recouverts de leur peau. Dans une assiette creuse, versez le lait demi-écrémé, du quatre-épices, sel et poivre. Faites tremper les morceaux de poulet dans le lait épicé pendant une quinzaine de minutes. Puis les passer dans les œufs battus (juste dans le blanc d’œuf, ce sera encore plus léger) et ensuite dans la chapelure. Renouveler le passage dans l’œuf et dans la chapelure une fois. Et déposer les morceaux dans une poêle avec un fond d’huile. Faire frire. À feu doux doux doux et à couvert, en retournant les morceaux pour une belle coloration dorée. Quand c’est cuit, vous le saurez à la pointe du couteau. La cuisine de grand-mère se fait à l’œil et sans horloge. Prenez le temps...

SAUCE TONKATSU
Une envie d’escalope panée. C’est le printemps qui me fait ça. La lumière. J’aime les escalopes à la milanaise toutes simples avec une sauce à l’anchois. Ou alors un tonkatsu avec une salade bien croquante. Je plonge dans ‘Signature Dishes’ - un livre miraculeux qui raconte les grands plats de ce monde par ordre chronologique de création - et je tombe juste après la Tarte Tatin de 1898, sur le Tonkatsu de Motojiro Kida de 1899. À cette époque, en pleine ère Meiji, le Japon ouvre une fenêtre sur l’Ouest. Le tout nouveau restaurant tokyoïte Rengatai en est alors une pure expression, puisqu’il se spécialise dans la cuisine Occidentale. Et au rang des nouveautés, le chef Motojiro Kida sort de son chapeau une histoire de côtelette de veau à la française issue d’un livre de cuisine de 1872. Il adapte aussitôt la recette aux palais nippons –les escalopes jugées trop grasses et trop molles - et remplace alors la friture dans le beurre par une version panée panko dans l’huile végétale. Il abandonne l’idée du veau bien trop cher et opte pour le porc. Il sert le tout avec un couteau et une fourchette. Très rare. Escalope se dit Cutlet en anglais devenu katsu en japonaise. Et ce sera désormais le terme qui définira le pané-frit. La sauce française demi-glace (fond brun de veau réduit) est aussi remplacée par un assaisonnement doux-pimenté qui fait contrepoint. Aujourd’hui on ne présente plus le tonkatsu, n’est-ce pas ! Souvent servi avec du chou blanc ciselé pour la fraîcheur, on sait bien que tous les légumes de printemps crus lui iront sacrément bien. Avec la sauce Ume Tonkatsu composée de sauce soja, de vinaigre et de prune ume, j’en rêve !

GRESSINS NAPOLITAINS
Chez les Malafronte on est boulangers à Gragnano depuis plus de 110 ans et le gressin étiré à la main est un fleuron de la maison. De très haute volée. C’est Alessandra Pierini (l’encyclopédie vivante des produits italiens) qui les a convaincus de les mettre en sachets et de les envoyer jusqu’à son épicerie. E grazie tantissimo ! On a désormais les meilleurs gressins du monde à portée de main. Meilleurs parce que la matière première est la meilleure possible. Meilleurs aussi parce qu’ils sont étirés à la mains et cuits à basse température. On le sait bien, il n’y pas de secret ! Pour faire de grands produits, il faut de très bons ingrédients, du temps, et la main, le geste. Bien évidemment, il n’y a pas de conservateur ! Voici donc l’une des recettes mythiques de la maison : le Napolitain. Précisément la recette du tarallo napolitain dans un gressin. Fabriqués avec du saindoux, du poivre et des amandes. Ça se mange sans faim.

VINAIGRE DE BANYULS TALIOULINE
La référence française en matière de vinaigre, la voilà. Nathalie Lefort a fondé La Guinelle en 2002, sur les hauteurs de Banyuls. Dans cette petite maison à flanc de colline, baignée de soleil, une trentaine de fûts ‘travaillent’ à l'élaboration du vinaigre. lnstallés en plein air, mais à l’abri de la lumière, ils laissent faire le temps. Il faut entre un mois et demi et quatre mois pour faire naturellement du vinaigre, quand la fabrication industrielle ne met que quelques heures. L'essentiel du travail consiste à contrôler les étapes de la métamorphose. Le vin est d'abord placé dans des fûts de chêne sur lesquels a été pratiquée une ouverture, car c'est grâce au contact de l’air que les bactéries transforment l’alcool en acide acétique. Une pellicule appelée la ‘mère’ de vinaigre se forme alors à la surface du vin. Le vinaigre est achevé lorsqu'il atteint 6o° d'acide acétique et 1,5° d'alcool. On le met alors en bonbonne, fermée hermétiquement pour le stabiliser. C'est dans ces bonbonnes que Nathalie obtient des vinaigres parfumés comme le Taliouine (safran) ou le Vermeil (cannelle, clou de girofle). Son secret ? Des épices pilées, mélangées et enfermées dans des sacs suspendus au-dessus du vinaigre : une recette du XVle siècle qui permet d'imprégner sans macération le breuvage. A la dégustation, ces vinaigres déploient d'étonnants arômes de raisins mûrs et de fines notes d'agrumes et d'épices. On est bluffé par leur longueur en bouche.