LE GOÛT DE LA SEMAINE

6,50  +

CHOCOLAT ECUADOR

Cette tablette est la première production de la Maison Bagai. Avec elle, ils sont entrés dans le monde du bean to bar depuis leur ville de Piacenza. Produite à partir de fèves de cacao cultivées dans une seule plantation par une famille équatorienne à Puerto Quito, plus précisément dans la plantation Finca Las Delicas. Avec elle, mangeons de la ganache ! Ce petit dessert que tout le monde se plait à servir en quenelle ! Et qui, souligné d’un trait d’huile d’olive, est un uppercut inoubliable. Mon premier chocolat huile d’olive c’était au Fogòn d’Alberto Herraiz, restaurant de paella exceptionnel qui nous servait au dessert son goûter catalan fétiche. Du pain, du chocolat et de l’huile d’olive. Acte 2 : Chez Asturianos à Madrid. Pas moins exceptionnel. Un bistrot à vins. La cuisine de la mère. Le fils en salle. Tout ce qui me met à genou. Que de la sincérité et de la justesse, sans fioritures. Faites une ganache avec ce chocolat là, vous ne serez pas déçus. Long en bouche, un léger goût de miel et une fine acidité. 230g de chocolat noir donc, 60g de jaune d’œuf, 50g de sucre, 250g de lait, 250g de crème liquide. La base de cette recette est une crème anglaise. Mettre la crème et le lait en cuisson. Faire bouillir la préparation en surveillant. Pendant ce temps, émulsionner les jaunes et le sucre. Remuer énergiquement avec un fouet, le mélange va épaissir et doubler de volume. Verser le mélange chaud de crème et lait dessus. Remettre sur le feu moyen, sans cesser de fouetter le tout. On obtient un mélange épais, comme la consistance d’une crème anglaise. Hors du feu ajouter le chocolat noir et continuer de fouetter. Verser dans des moules individuels et filmer au contact. Laisser prendre 4h au frais. Puis servir avec un trait d’huile d’olive. De la bonne bien sûr.
13,00  +

GIARDINIERA IN AGRODOLCE

J’aime particulièrement la Giardiniera. Cet art italien de conserver les légumes en aigre-doux. De gros morceaux taillés comme il faut pour avoir le plaisir de croquer du légume de printemps en plein hiver. La Maison Pavesi à Piacenza maîtrise sacrément bien l’expression du légume en bocal. Chou-fleur, oignon borettane, céleri branche, carotte et poivron rouge dans le vinaigre extraordinaire vieilli en amphore d’Andréa Bezzecchi.
6,00  +

MENTHE SAUVAGE SÉCHÉE

Dans les produits que Boutheina Ben Salem* nous a ramenés à l’Epicerie, il y avait cette menthe sauvage. Cueillie et séchée par les femmes de son village. Là-haut, tout au Nord de la Tunisie, dans cette région que l’on appelle le Cap Bon. La menthe séchée on n’y pense pas. Sauf quand on sent celle-ci. Intense et douce. Presque sucrée. Au premier nez je me suis dit qu’évidemment je la mettrai dans le yaourt fouetté avec les concombres, une bonne huile d’olive, de la fleur de sel et un tour de moulin à poivre. Un tzatziki mentholé. *Boutheina est venue cuisiner à l'Idéal lors du Festival du Kouskous à Marseille. C'est un grand souvenir. Le dîner nous l'avions appelé "Conversations tunisiennes" et on en fera d'autres, pour continuer de raconter le goût de la cuisine de sa mère.
8,00  +

PIMENTON DE LA VERA doux

J’ai du Pimenton à l’épicerie pour une bonne raison, assaisonner le poulpe alla gallega. Mangé la première fois à la barra du Botafumeiro, le restaurant mythique de Barcelone. Certainement l’un de mes plats préférés au monde. Tout est ici question de cuisson juste. Cuire donc les pommes de terre à l’eau puis les tailler finement en tranches. Les poser toutes les unes à côté des autres. Faire un lit d’une seule couche. Rincer le poulpe cuit de la Maison Salanort ou cuire un poulpe cru dans les règles de l’art. Surmonter les pommes de terre de tranches de poulpe. Ajouter un beau filet d’huile d’olive, du pimenton fumé, et de la fleur de sel. Passer le tout au four à 200° pendant trois minutes seulement.
10,60  +

SAUCE TONKATSU

Une envie d’escalope panée. C’est le printemps qui me fait ça. La lumière. J’aime les escalopes à la milanaise toutes simples avec une sauce à l’anchois. Ou alors un tonkatsu avec une salade bien croquante. Je plonge dans ‘Signature Dishes’ - un livre miraculeux qui raconte les grands plats de ce monde par ordre chronologique de création - et je tombe juste après la Tarte Tatin de 1898, sur le Tonkatsu de Motojiro Kida de 1899. À cette époque, en pleine ère Meiji, le Japon ouvre une fenêtre sur l’Ouest. Le tout nouveau restaurant tokyoïte Rengatai en est alors une pure expression, puisqu’il se spécialise dans la cuisine Occidentale. Et au rang des nouveautés, le chef Motojiro Kida sort de son chapeau une histoire de côtelette de veau à la française issue d’un livre de cuisine de 1872. Il adapte aussitôt la recette aux palais nippons –les escalopes jugées trop grasses et trop molles -  et remplace alors la friture dans le beurre par une version panée panko dans l’huile végétale. Il abandonne l’idée du veau bien trop cher et opte pour le porc. Il sert le tout avec un couteau et une fourchette. Très rare. Escalope se dit Cutlet en anglais devenu katsu en japonaise. Et ce sera désormais le terme qui définira le pané-frit. La sauce française demi-glace (fond brun de veau réduit) est aussi remplacée par un assaisonnement doux-pimenté qui fait contrepoint. Aujourd’hui on ne présente plus le tonkatsu, n’est-ce pas ! Souvent servi avec du chou blanc ciselé pour la fraîcheur, on sait bien que tous les légumes de printemps crus lui iront sacrément bien. Avec la sauce Ume Tonkatsu composée de sauce soja, de vinaigre et de prune ume, j’en rêve !
21,00  +

VINAIGRE BLANC affiné en amphore

Nous connaissons bien Andréa Bezzecchi pour ses moûts cuits de raisin et ses vinaigres balsamiques traditionnels. Quand nous sommes allés le visiter en Émilie Romagne, il nous a présenté aussi ses vinaigres. Celui-ci est issu d’un projet qui a commencé il y a de nombreuses années. Andréa connaissait bien Carlo Catani, directeur de l’Université des Sciences Gastronomiques Slow Food. Ce dernier avait créé un groupe de vignerons de Romagne autour de l’expérimentation des amphores et avait fait venir une amphore de plus de Géorgie pour Andréa Bezzecchi. Résultat : ce vinaigre est issu d’un procédé d’acétification spontanée en fût de 9 mois à 1 an en fût puis il est vieilli en amphore. Le résultat est un vinaigre assez ‘droit’ et minéral. C’est justement ce vinaigre que la Bottega Pavesi a choisi de mettre dans sa giardiniera.
Dès 5,55  +

RAVIOLI ARTISANAUX

Il n’y en a plus ! Mais il y en aura de nouveau la semaine prochaine dès vendredi !
7,50  +

SUMAC

Un beau jour de printemps 2023, je rencontrais Magali.  Elle me racontait ce que Manger ses souvenirs veut dire. Accrochant ces quelques mots à une photo de famille. Magali porte dans son cœur le goût du sumac et du zaatar sauvage. Cueillis en famille dans les montagnes du Nord du Liban. Ce jour-là, je goûtais le sumac avec les doigts. La sensation d’une poudre de baies qui n'aurait pas complètement séché. D'une belle acidité et d'une si grande fraîcheur ! Et quand le printemps approche j'ai envie de sumac sur les fromages frais, sur la ricotta de brebis avec un filet d'huile d'olive...  Essayez le beurre fouetté au sumac aussi ! Avec des huîtres, sur une tranche de pain rôti. Le sumac va aussi très bien aux oignons frais ciselés que l'on pourrait servir avec l'agneau de sept heures et les pommes de terre confites, pour contrebalancer le tout.  
9,00  +

TOMATES GRILLÉES au feu de bois

Voici les tomates de Berta. Catalanes. Rôties au feu de bois, sur la braise, comme dans un four à pizza. Est-ce possible que des produits comme ceux-ci existent encore ? Le temps de production est irracontable. Berta achète les tomates aux paysans locaux. Les passe dans son fameux four. Puis leur enlève la peau à la main en se brûlant allègrement - mais c’est la seule manière de le faire bien - et les met aussitôt dans le bocal et à l’autoclave. Titanesque. Elle, son mari et son fils pour l’aider. C’est tout.  Comment ça se mange ? Frédéric qui nous les transmet, les jette dans la poêle avec des oignons. C’est le goût de son enfance. Moi, c’est sûr, je casserai un œuf dessus et j’y mettrai un peu de piment d’Espelette comme Hélène Darroze.
11,00  +

LA MARINA

Et puisque j’étais à Piacenza, je rencontrais Marcello. Un jeune fou qui a commencé par faire du chocolat ‘bean to bar’ dans son garage, en inventant des machines pour optimiser les procédés de fabrication. Avec son ami Alberto, ils ont eu l’idée de conserver les noisettes de Piacenza en saumure puis de les torréfier pour les mélanger au chocolat. Magique. Résultat : la Marina n’a rien à voir avec une pâte à tartiner et pourtant elle en tient le beau rôle. C’est exactement celle que l’on pourrait étaler sur du bon pain rôti en rajoutant un filet d’huile d’olive comme en Catalogne. Elle est plus liquide. Plus intense aussi. On peut en napper des bombolonni (beignets italiens). Et oui, on peut s’en faire une petite cuillère avec le café, ça ne fait jamais de mal !
9,80  +

AMARENE FABBRI

Il y a des indispensables dans la vie. Le bocal bleu et blanc. Les griottes au sirop de Fabbri en sont ! À déposer délicatement sur une boule de glace fiore di latte ou vanille... Le sirop rouge grenat, les cerises confites... fermez les yeux, vous les avez en bouche ?
17,00  +

FRIARIELLI

Cime di rape, Brocoletti ou Friarielli, c'est le pêché mignon du Sud de l'Italie. Appelés  brocolis-raves en français, on les récolte en automne et hiver, et parfois jusqu'au printemps, alors que les fleurs sont encore à peine développées et peu amères. On consomme la plante en totalité, feuilles et fleurs. ls sont ici sautés à l'huile et au piment. À cuisiner en omelette, c'est la première chose à faire. En Italie on le sert comme ça. C'est un "contorno". Un accompagnement. À L'Idéal on le sert avec la ricotta fraîche de brebis et quelques olives taggiashe. Evidemment on peut en faire une pasta en ajoutant des saucisses fraîches, les fameuses orechiette alle cime di rape.
6,80  +

ORECHIETTE

Ne me dites pas que vous n'avez jamais regardé le coup de main des femmes pugliese tordant la pâte d'un geste rapide avec la lame du couteau puis le bout du doigt. Avec saucisse fraîche + brocolis + une pointe d'ail + huile d'olive + eau de cuisson = Orechiette Salsiccia e Brocoli della Puglia.
Et quand je demande à Kéda Black – ce puits sans fond d’idées culinaires – comment elle les préparerait... Voilà tout ce qu’elle me répond ! AUX PETITS POIS ET MENTHE : Petits pois attendris à l’huile d’olive + sauce aux cosses de petits pois cuites et passées au moulin, allongées à l’huile d’olive et à l’ail nouveau + basilic ou menthe. AUX BROCOLIS ET ANCHOIS  : brocolis vapeur écrasés à la poêle + ail et anchois (bruts ou en tube)+ pecorino. AU CITRON ET POIS CHICHES GRILLÉS : Pois chiches torréfiés à la poêle +  zestes et jus de citron + beurre demi-sel + crème fraîche. AUX POIS CHICHES ET POMODORO : Pois chiches + tomate + romarin + huile d’olive. À LA RASCASSE –  des filets de rascasse mijotés + ail + vin blanc + huile d’olive + tomates Pachino (les tomates cerise siciliennes) + cuillère de grosses câpres de Salina dessalées   + persil haché + huile d’olive. Merci Kéda !
14,00  +

SIROP D’ORGEAT

Ce sirop dit beaucoup de choses. Il dit surtout combien j’ai voulu être amie avec la famille de la petite pâtisserie de la rue Pavillon pour me rapprocher toujours plus de mon histoire familiale. Voilà donc la recette de David qu'il tient de son grand-père. C’est tout simplement de l’amande amère, de l’amande douce, du sucre, de l’eau et le coup de main. S'il y a un petit bouchon de sucre au goulot, touillez donc avec la queue d'une cuillère sans vous en inquiéter, c'est juste du vrai bon sirop, sans conservateurs. Je l'aime plus que tout dans le sacro-saint café glacé de ma grand-mère. Une grande cafetière faite le matin à la moka et transvasée dans une bouteille en verre pour être prête à 15h. Après la sieste. À verser dans un verre avec un glaçon et un trait d’orgeat. Pas besoin de shaker pour faire du style. Le café glacé de Claudette il est tout simple. Je l’aime aussi dans la granita al caffè comme à Filicudi. Pour préparer la granita c’est tout simple. On mélange le café et la quantité d’orgeat que vous aimez pour sucrer le café et lui donner ce délicat goût d’amande.  Puis on met le tout dans un plat à gratin au congélateur durant 45 minutes et on le fouette à la fourchette. On replace le tout au congélateur. Et on répète le geste toutes les trente minutes. Puis on déguste dans un verre, à la petite cuillère, avec une belle brioche, vers 10h du matin, en regardant la mer.
 
7,50  +

ZAATAR

Je rencontrais Magali. Libanaise. Manger ses souvenirs. C’est Magali qui l’écrit. Accrochant ces quelques mots à une photo de famille. Magali porte dans son cœur le goût du sumac et du zaatar sauvage. Cueillis en famille dans les montagnes du Nord du Liban. Ce jour-là, je goûtais son zaatar avec les doigts. La sensation d’une herbe sauvage. Très sauvage. D’un beau mélange, avec le sésame blond et sel. Si intense que l’on ne voudrait le manger avec rien d’autre que de l’huile d’olive et du pain.