LA PASTA

CASARECCI
La famille Cavalieri a commencé par la culture du blé en 1800 au centre des Pouilles. Puis elle s’est lancée dans la construction de meules destinées à obtenir la meilleure mouture de blé dur. Et de vendeur de farine en 1872, ils sont devenus producteurs de pâtes sèches en 1918. C’est ainsi que le « Mulino Pastificio Benedetto Cavalieri » est né. Une pasta régionale issue du blé dur sélectionné dans les Pouilles et en Basilicata, bénéficiant des avancées technologiques les plus poussées pour pétrir, étirer et sécher la pâte à basse température. Et la famille Cavalieri enseigne l’art de la Pasta à l’Université des Sciences Gastronomiques de Pollenzo dans le Piémont. Et les casarecce dans tout ça ? C’est une forme sicilienne, tordue sur elles-même qui laisse entrer la sauce dans ses plis. La sauce aux oignons confits d’Anna Bini. L’Amatriciana ou la Norma avec les aubergines. Mais là tout de suite, quand ce n’est pas encore l’été je la mangerais avec la sauce aux noix de Ligurie.

CRUSCHI
Au Sud de la Basilicata, Giuseppe Arleo cultive les fameux Peperoni di Senise IGP. Des poivrons de forme allongée et d’un beau rouge, qu’il fait sécher sur des cordes dans des pièces ombragées et ventilées et qu’il fait frire quelques secondes pour les rendre cruschi ce qui veut dire croquants. La première fois que je les ai goûtés c’était dans une pasta aglio e olio (ail et huile d’olive). L’ail était en train de frire dans l’huile d’olive lorsque mon amie Anna a jeté quelques petits poivrons qu’elle a écrasés dans sa main au-dessus de la poêle. Je ne m’attendais à rien. Je m’en souviens encore. Ces peperoni fritti sont doux avec un délicieux goût de poivrons caramélisés que j’adore. La Pasta ? C’était des spaghetti.

FREGULA SARDA
C’est un type de pasta typiquement sarde. De petites pâtes rondes et irrégulières. On roule de la semoule de blé dur et de l’eau du bout des doigts, comme on fabriquerait une grosse graine de couscous. Ensuite elle est séchée puis grillée au four. C’est là sa particularité et son goût incomparable. Elle garde une fermeté sous la dent, même préparée dans un liquide. Une pasta que l’on cuit le plus souvent comme un risotto ! Cuisson : 8 à 10 minutes. Celle-ci est Bio. La recette de Rachel Roddy est ma préférée. Aux tellines !

SAN MARZANO PELÉES
On a toujours besoin d'une bonne San Marzano chez soi ! Issue des sols chauds du Vésuve, elle est la meilleure tomate à conserver entière et pelée. Transformées dans les heures qui suivent la récolte, afin de préserver au mieux leur goût, leur couleur, leur qualités nutritionnelles, les tomates restent ainsi charnues et savoureuses. On les utilise en cuisson évidemment mais je dois dire que celles des Marazzo je les mange comme ça, sorties de la boîte, écrasées sur un morceau de pain de campagne grillé avec de l'huile d'olive et de la fleur de sel. Parfois je rajoute un anchois ! Les Marazzo sont des agriculteurs de Campanie, qui de génération en génération ont commencé à transformer les récoltes en conserve quand elles étaient trop importantes. Et de fil en aiguille, ils en ont fait leur spécialité. La tomate donc mais aussi l'aubergine, l'artichaut, les friarielli, la courgette et le poivron... tous cultivés au coeur de l'Agro Sarnese Nocerino, la vallée qui s'étend du Vésuve au Golfe de Naples, entre la mer et les montagnes Lattari. Evidemment j'ai tous leurs produits en magasin.

FIOR DI RICOTTA
Petite ricotta fraîche au lait de brebis. Une beauté de produit. Tout ce que l'on cherche de la ricotta. De la douceur et une belle texture. Produite en Maremma. Toscana. À cuisiner évidemment. Mais quand arrive le printemps je la mange toute nue avec une bonne huile d'olive et les friarielli sautés à l'ail et au piment ou bien avec de la roquette sauvage et des olives taggiasche. Comme à la Merenda, à Nice.

GUANCIALE AL PEPE
De la joue de cochon frottée au sel et aux aromates puis séchée. Un gras de grande qualité veiné de chair. Au goût plus intense que le lard ou la pancetta. Il est l'ingrédient indispensable de la pasta alla gricia, al'amatriciana ou alla carbonara... Qui le mange sur les œufs au petit déjeuner fait un peu ce qu’il veut ! Tommaso Mellilli lui, prépare les haricots verts alla carbonara "Je verse en filet l’huile chaude de la guanciale – on fait griller juste avant la guanciale taillée en lardons dans la poêle –, l’oeuf est saisi comme un sabayon. On ajoute le pecorino romano râpé. On fouette toujours. Et si l’on rajoute des blancs en neige, la sauce devient plus aérienne et c’est une carbonara chiboust. C’est comme on veut. Verser la sauce sur les haricots verts. Le guanciale croustillant. Et une râpée de pecorino". (Extrait du livre "À l'idéal") - Tommaso est le chef extraordinaire de la Trattoria della Gloria à Milan. Et l'auteur de Spaghetti Wars et de L'Ecume des pâtes. À lire absolument.

RUOTE PAZZE
Cavalieri est le pastificio emblématique des Pouilles depuis 1918 de père en fils. Et c'est la famille Cavalieri qui enseigne l'art de la Pasta à l'Université des Sciences gastronomiques de Pollenzo dans le Piémont, c'est dire ! Ils sont bien connus pour leur sélection rigoureuse des blés durs des Pouilles et de la Basilicata exclusivement. Aussi la transformation se fait de la manière la plus délicate possible : pétrissage lent, pressage et étirage au bronze, séchage à basse température, et c'est justement cela qui confère à la Pasta son goût, sa consistance, sa perméabilité à la salsa ! Les Ruote Pazze sont une forme signature de Cavalieri. Elles appellent les petits morceaux qui rentrent dans les trous. C'est à dire ? Une sauce bolognaise pardi - ragù en italien - mais aussi une sauce tomate corpulente aux câpres sur laquelle on râpera de la ricotta sèche.

ANCHOIS à l’huile
Anchois à l'huile de la Maison Roque. Ceux-là mêmes que l'on vend aussi à la coupe à l'Idéal.

PUMATA
Mais quelle sauce tomate ! 100% Corse. Des tomate de plein champs, de l'oignon de Sisco, de l'huile d'olive "L'Aliva Marina", ail, basilic frais en feuilles, herbes aromatiques et le savoir-faire de Christophe et Aurélie de la Maison Anatra.

STRACCI TOSCANI
Je plonge dans le livre dédié à la Pasta de Rachel Rody et dans la mythique Pasta e ceci. Cette recette du Sud de l’Italie est la définition du réconfort. Des pâtes et des pois chiches, voilà tout ! Dans les Pouilles, les ciceri e tria en sont une version dans laquelle une partie de la pasta est bouillie et l’autre frite. En Basilicata, on rajoute aux deux ingrédients de la morue salée et des peperoni cruschi, de petits poivrons rouges frits et extrêmement croustillants. Mais au-delà des variations, le principe est toujours le suivant : on prépare le soffritto (mélange d'oignon, de céleri et de carotte finement coupés en dés frits dans l'huile), on ajoute les pois chiches cuits préalablement, on verse de l'eau ou le liquide de cuisson des pois chiches, on laisse mijoter et on ajoute la pasta à la fin. Dans ce cadre-là, on peut tout faire, on a tous les droits ! Les pâtes et les pois chiches peuvent être servis en bouillon ou non. On peut ajouter des tomates, des anchois, des pommes de terre et du céleri. On peut parfumer le tout à l'ail, au romarin ou à la sauge. Les pois chiches peuvent tout à fait venir d’un bocal. Ils peuvent être entiers ou réduits en crème. Et les pâtes peuvent être des lagane fraîches, des tagliatelles brisées, des maltagliati aux œufs si on veut ! On pourrait aussi les faire avec les Stracci de Fabbri justement !